Article de Nicolas Bustamante, président de www.doctrine.fr, à lire ici 

« Associé du cabinet Nouveau Monde, spécialiste du droit de l’informatique et des télécommunications et co-auteur du rapport sur le futur de l’avocat, Bernard Lamon évoque l’évolution du droit et de la profession d’avocat.

Pourquoi cette spécialisation dans le droit des TIC ?

Je suis passionné depuis toujours par les nouvelles technologies, au lycée j’ai même programmé un logiciel de conjugaison en espagnol. J’ai ensuite étudié en France et en Angleterre le droit de la propriété intellectuelle. J’ai été l’un des premiers français à obtenir en 2003 une spécialisation en droit des technologies de l‘information et de la communication.

Comment voyez-vous l’évolution de la déontologie à l’ère du digital ?

L’irruption des outils numériques dans la gestion du cabinet, la communication ou encore la recherche juridique avec Doctrine vont obliger les avocats à repenser leur déontologie. Cela nous contraint à choisir entre deux visions : une vision où la déontologie est garante d’un service de qualité, d’une compétence et d’une éthique et une seconde vision où la déontologie ne sert qu’à protéger des habitudes révolues et des situations acquises. A titre d’exemple, je pense que la publicité doit être libéralisée. Cela permettra de mieux informer les acteurs de l’état de droit : particuliers, entreprises, collectivités territoriales, associations…

Comment réagissent les juges face à des avocats hyperspécialisés ?

Les juges adoptent également cette tendance à la spécialisation. Il faut tout de même veiller à ne pas être des hyper spécialistes éloignés des principes généraux du droit. Il faut plutôt se tourner vers le modèle de T-man très populaire dans les pays anglo saxons. Le principe du T-man est d’avoir un domaine de spécialisation poussé représenté par la barre verticale et de solides connaissances des principes généraux du droit représentés par la barre horizontale du T. La magistrature met en place des chambres spécialisées et des formations de spécialisation.

Vous avez participé au rapport Haeri sur l’avenir de la profession d’avocat, à votre sens quelle sera le métier d’avocat dans 20 ans ?

On ne peut pas imaginer à quoi va ressembler la profession dans 20 ans. Certains pensent que le métier va mourir, d’autres que l’intelligence artificielle ne remplacera jamais l’avocat créatif. On ne peut que prévoir les 5 prochaines années, au-delà c’est absurde. Ce que je constate c’est que, comme toute profession, les avocats sont en pleine mutation dans beaucoup d’aspects : parcours client, du modèle économique ou encore valorisation des prestations. Cette transformation va être douloureuse mais pleine d’opportunités.

On peut déjà observer des fusions entre des cabinets d’avocats et d’expertise comptable, il y a également une relation très forte entre les avocats et les compagnies d’assurance. C’est l’avènement de l’inter professionnalité. Plus que la structure juridique, ce qui compte c’est la culture de chaque profession et la compréhension des besoins du client.

Comment les avocats peuvent-ils prendre le virage du numérique ? »

Lire la suite 

La date de publication de cet article est :  24/04/2017 . Des évolutions de la loi ou de la jurisprudence pouvant intervenir régulièrement, n’hésitez pas à nous contacter pour plus d’information. 

Share This Story, Choose Your Platform!